27 octobre 2008

Cinq à la maison (sans compter les animaux)





6h15. Le réveil sonne. Comme tous les jours, je ne réagis pas tout de suite, je prends le temps de me réveiller, à mon aise.
Soudain, mon oreille se dresse. Une porte a grincé, quelque chose a bougé. Sensation étrange. Je me lève et descends. Un ronflement se fait entendre en passant. En bas, la lumière est allumée, l'odeur du café imprègne la pièce. Des sacs trainent ouverts dans un coin. Mais! Je venais de finir le ménage!
Elle sort de la cuisine, je la prends dans mes bras. Tu m'as manqué maman. Un nouveau ronflement. Toi aussi papa.

Après deux semaines de quasi-solitude, voilà que la vie revient ici. Finis les déjeuners en solo. Le frère descend, on se met à discuter, papoter. Le chat court partout. Dans une heure ou deux, papa se lèvera, ainsi que la sœur. Profitons, tant qu'elle dort, il fait calme.
Fini le temps ou j'entendais la pluie tomber, ça rit, ça discute, les portes claquent.

Ca me manquait toute cette animation. Les parents sont rentrés de vacances.

22 octobre 2008

Le vieux Léon

Jeu d'écriture (encore!).
Thème : Sors de la cage aux lions. A insérer : Les yeux révolver, Comme un boomerang, Poignard Cupidon.


*

Maintenant qu'il était entré, Axel n'osait plus bouger. Il ne quittait pas le vieux Léon des yeux.

- Sors de cette cage, mais sors de cette cage bon sang!, ne cessait de lui crier la belle Alex. Quelle idée, se disait-elle, d'avoir accepté ce pari!

De nervosité, elle se rongeait les ongles, ses yeux gris acier fixés sur le vieux lion qui regardait nonchalamment le pauvre dentiste.

- J'ai dit que je soignerai sa rage de dent, je vais le faire! répondit-il, obstiné.

Malgré tout, Axel était loin d'être rassuré. Tentant de maîtriser ses tremblements, il attrapa sa precelle et l'approcha de la gueule de l'animal. Etonnamment, le vieux Léon, docile, ouvrit grand sa gueule. Axel commença donc l'examen.

- Ca y est, j'ai trouvé la dent cariée, cria-t-il à Alex.

Mais quelle erreur d'avoir relâché un instant sa vigilance! Ni une, ni deux, le lion avait refermé sa gueule sur la main du dentiste qui, hurlant de douleur, tentait de se libérer. Alex poussa un cri de stupéfaction.
Comment faire lâcher prise à l'animal? Mais l'inquiétude était passée, et faisait maintenant place à la fureur. Pas question d'abîmer SON Axel!
Il lui répétait souvent, probablement en raison de leur couleur, qu'elle avait les yeux revolvers. Le moment était venu de le vérifier. Elle fixa l'animal, et tira. Deux coups, brefs.
La bête s'effondra dans un bruit mat, tandis qu'Axel récupérait sa main, pour évaluer les dégâts. Un doigt pendouillait lamentablement, encore rattaché à la main par un tendon. Tout à coup, il se sentit mal, et manqua de tourner de l'œil.
Alex s'était rapprochée de lui, pour le soutenir et le soigner.

- Pas d'autre choix, il faut le couper complètement.

Elle sortit son poignard de la poche arrière de son pantalon, d'où il ne sortait jamais. Malgré sa douleur, Axel ne put s'empêcher de sourire à la vue de l'objet tranchant, se remémorant leur première rencontre. Ce poignard leur avait sauvé la mise et avait provoqué leur rapprochement. Il avait donc tout naturellement été rebaptisé "Cupidon".

Avant qu'il n'ait eu le temps de crier, elle avait coupé le morceau de doigt, et l'avait lancé au loin.

- Mais! Il fallait le garder!

A peine eut-il le temps de prononcer ces mots, que le doigt revenait dans la main de la belle Alex… comme un boomerang?


Ouvrant difficilement les yeux, l'esprit complètement embrumé, Axel s'extirpa avec difficultés de son lit pour aller éteindre la chaine hi-fi. C'est sûr, il n'oublierait plus de la couper avant d'aller dormir maintenant…

15 octobre 2008

Plat en sauce

Jeu d'écriture.
Consigne : dans une cuisine.


*

La maison est somme toute banale. Elle ne se différencie en rien des maisons voisines. La même façade que les autres habitations de la rue, le même toit en pente.
Non, rien en apparence ne laisse penser que se déroulait là un drame, affreux! Mais entrons donc, pour en avoir le coeur net...
Là, un tablier autour de la taille, se trouve un homme devant les fourneaux. Le fourneau pour être plus précis. Un vieux poèle comme utilisaient nos grands-mères, où brûle un feu de bois. Touillant alternativement dans l'une ou l'autre des marmites qu'il a devant lui. L'homme a les mains sales d'avoir manipulé tant de nourriture. Mais imaginez ! Près de 30 kilos de viande viennent d'être tranformés en goulash, et 10 autres ont été incorporés haché dans une ratatouille. L'odeur qui s'échappe des casseroles embaume toute la maison, voire même la rue.

Il rajoute un peu de paprika pour l'assaisonnement. Hmmm, on en mangerait presque! Et de fait, la spatule de notre homme se porte inconsciemment vers sa bouche, réflexe normal de tout cuisinier. La meilleure manière de vérifier l'assaisonnement est de goûter. La spatule se rapproche inexorablement de ses lèvres, lorsque tout à coup il réalise son geste!
Un air de dégoût se peint sur son visage, alors qu'il éloigne prestement son ustensile. Ouf! Il l'a échappée belle. Et dire qu'il a failli en manger! Rien que cette idée lui donne un haut-le-coeur. Il se précipite vers les toilettes, y déverse un peu de bile. Bon, se rappeler qu'il ne faut surtout pas goûter ça.

Il ouvre le fourneau pour vérifier l'état du feu. Un souffle brûlant lui arrive en plein visage. Il se recule, chancelant légèrement, et rajoute une bûche. Il faut une chaleur intense pour que les os brûlent. Restera à utiliser les cendres dans l'engrais qu'il utilise pour faire pousser ses fleurs, et il sera impossible d'en retrouver une trace. Il sourit. Ce fut le point problématique, les os, lorsqu'il avait tout mis au point. Quelques os dans les plats, passe encore, mais imaginez un fémur!

Tout est presque cuit. La viande à point. Personne ne se douterait qu'il s'agit en fait de chair humaine qui se trouve dans ces plats, en lieu et place de boeuf ou de porc. Cette nuit, notre homme ira jeter toute cette "nourriture" dans différentes poubelles à chaque bout de la ville.

Oui, il s'agit du crime parfait, vraiment. Car si quelqu'un découvre cette nourriture, ce qui est encore possible, qui imaginerait qu'il s'agit d'un humain? Non, la seule pensée qui viendrait à l'esprit de ce passant serait de se dire que les gens qui habitent le quartier ne font vraiment pas attention et ont gaspillé...

6 octobre 2008

Défroqué

Jeu d'écriture. Le premier auquel j'ai participé.
Consignes : suranné.
Et les mots à insérer l'étaient : battre sa coulpe, adamantin, zélateur, vespéral, vilipender, prolixe.


*

Frère Ciprian était en rage. Que le père Guilhem, le zélateur, ne l'aimât pas, il s'en était accomodé. Mais le vilipender de la sorte, devant tout le monastère de Saint Thomas-en-Forêt!

Surtout qu'il ne voyait pas en quoi il avait matière à battre sa coulpe en cette occasion. Ses voeux, il les tenait en haute estime et les respectait, il assistait à la plupart des offices, de mâtines à complies, et ce, quelque prenant que fût son travail au cellier ou en cuisines.


Car il en avait fait du chemin, Ciprian. Etant né le benjamin d'une famille nombreuse et pauvre de surcroît, ses parents en avaient fait don au monastère. C'était là chose courante. Force est d'avouer que ses débuts furent difficiles. A la vie calme et paisible du cloître, il préférait le travail aux champs. Les voeux monastiques ne lui convenaient pas – surtout celui d'obéissance – et il devait beaucoup au vieil évêque, qui l'avait pris en charge dès son arrivée. Ses enseignements lui furent très précieux, et il avait été prolixe en la matière. Frère Ciprian se souvenait encore avec nostalgie des pénitences que l'évêque lui avait infligées, telles que recopier le vespéral à la main, travail pour le moins fastidieux habituellement réservé aux copistes.


Las, ce vieil évêque était mort quelque jours plus tôt. Ce fut un coup dur pour toute la petite communauté monastique. Des élections allaient être organisées, et force était de constater que le père Guilhem faisait tout ce qui était en son pouvoir pour éliminer le jeune cellerier de son chemin.

La honte qu'il venait de se voir infliger fut l'élément décisif. Il se leva et soutint le regard adamantin que le père Guilhem avait posé sur lui.

- Bien que c'eût été avec grand joie, nous n'allons point nous attarder sur la casuistique de l'affaire. Je reconnais tout à fait aider régulièrement de pauvres hères de passage, en leur fournissant quelque viatique pour qu'ils puissent continuer leur voyage. Je leur donne peut-être un peu plus qu'il ne faut, mais n'avons nous point fait voeu de pauvreté, que pour nous plaindre de la disparition d'un jambon ou l'autre?


Il savait qu'il n'aurait jamais dû prendre la parole. Le père Guilhem était homme cupide, et cherchait par-dessus tout à élever ce monastère au rang de cathédrale. Mais pour cela, il avait besoin d'argent. La générosité de Ciprian ne lui seyait guère.

- Et qu'avez-vous à dire au sujet de cette... cette femme qui séjourne à l'hostellerie? lui répondit le moine.

- Qu'aurai-je à dire de plus que précédemment? Elle est de passage, et j'ai passé la journée en sa compagnie pour l'aider à faire quelques provisions en vue de son départ. Rien de tout cela n'est interdit.


Ciprian avait menti. La jeune femme l'avait troublé, comme rarement auparavant. Il avait pris cette excuse pour passer la journée en sa compagnie.

- C'est inconvenant! Que vont penser les villageois en voyant un moine et une jeune femme ensemble? Auriez-vous oublié les voeux que vous défendiez encore avec tant de force il y a un instant? M'est avis que notre bon évêque était trop doux avec vous. Il n'a jamais pu vous apprendre l'obéissance. Vous êtes une honte pour ce monastère!


C'en fut trop. Ciprian se leva, décidé. Sa décision était prise bien avant cette altercation de toute façon. Il était amoureux.

5 octobre 2008

Chrysopale




Plus bafouilleuse qu'écrivain (ou alors, écrit-vaine, ça sans doute), je me décide à publier mes quelques écrits, histoire de les confronter à des yeux extérieurs.

Toute critique, tout conseil est bienvenu.