23 juin 2009

Le dernier vol...

Je vous rassure tout de suite, aucune tendance à quoi que ce soit, juste une inspiration qui vient parfois à de drôle de moments...

*

Ça y est, je suis au bout. Au bout de tout, du rouleau pour commencer, et de ma vie, pour finir. Pour en finir. C'est aujourd'hui, c'est maintenant que ma vie va se terminer. Douce ivresse que de se sentir – pour une fois – maître de son destin...
Il ne me reste plus qu'à le faire. Rien ne me retient.

Avant le dernier saut, avant le dernier plongeon, j'offre à mes yeux ce spectacle de la ville étendue devant moi. Je domine tout. Pourquoi ne suis-je venu plus tôt? Sans doute n'étais-je pas prêt. Si j'avais vu ce spectacle avant, peut-être aurais-je pris peur, je n'aurais pas eu le courage d'aller jusqu'au bout ce soir.

Une inspiration, un battement de cœur qui s'accélère, et un pas en avant... la chute.

Sur mon lit, une lettre. Elle explique tout. Tout ce que je ne comprends pas. Tout ce que je n'arrive pas à dire. Tout ce que je n'arrive plus à vivre. Vous la lirez... trop tard. Avant ou après que la police vienne vous voir pour la reconnaissance? Si tant est que vous sachiez me reconnaître lorsque je serai en bas. J'accélère. Je vais vite.
Le vent me fouette le visage, je vole, j'ai l'impression d'être un oiseau.
Mon vol se stabilise, sans doute une histoire de forces de frottement et de vitesse maximale de chute. Elle est rapide la vitesse maximale, des larmes perlent au coin de mes yeux.

Mi-chemin. C'est bête mais pourtant vrai, jusqu'à l'atterrissage – qui promet d'être violent – je serai vivant, conscient. De tout ce qui se passe.

La ville se rapproche de plus en plus vite. La rue aussi. Et cette chute qui n'en finit pas, que j'aimerais ne jamais voir finir. L'adrénaline est à son maximum. C'est vraiment impressionnant de n'être suspendu à rien comme ça, de se sentir ... libre. Vivant aussi. Jamais je ne me suis senti aussi vivant que ces quelques secondes, avant de mourir. Je me surprends à laisser passer un éclat de rire. Vivant oui, c'est le mot, heureux !

Quelques mètres encore. Finalement, cela en vaut-il la peine? Oui, je suis à bout, mais la vie est si belle et la mort, ce n'est que... le néant !
Battre des bras, remuer, non, non, je ne veux pas atterrir, je ...

*SPROTCHH*

6 juin 2009

Le foulard

Juste une envie de mettre des mots sur mes sentiments...

*

J'ai noué mon foulard autour de mes hanches. Puis j'ai eu un instant d'arrêt. Un flash back. C'était l'été passé. Je portais cette même jupe, mon foulard noué par-dessus. Il faisait chaud, le soleil brillait. Et j'étais venue te voir. Je venais toutes les semaines te tenir compagnie quelques heures, et j'aimais ça. Habillée ainsi, avec mes sandalettes blanches et mon léger bronzage, tu m'avais dit que j'avais l'air d'une bohémienne, que j'étais jolie. J'ai souri mais, bien entendu, je ne t'ai pas crue. Je me sentais bien dans cette tenue, je me sentais bien auprès de toi.
En échange d'une compagnie régulière et d'un peu d'aide, lorsque tu l'acceptais, j'avais droit à ton expérience de la vie, à de précieux conseils, gravés maintenant dans mon cœur.

Ce doit être une des dernières fois où je t'ai vue.
Puis tu es rentrée à l'hôpital, je n'ai pas eu le droit de venir te voir. Un mois plus tard, c'en était fini. Il était triste ton enterrement. Tu étais, tu es toujours un modèle de courage pour moi, toi qui malgré la maladie et l'infirmité avais encore régulièrement le sourire, et ne pensais qu'aux autres.
J'ai noué mon foulard autour de mes hanches, et tous ces souvenirs sont revenus à ma mémoire. J'ai étouffé un sanglot et raccroché un sourire à mes lèvres, décidant de suivre ton modèle. Tu seras toujours dans mon cœur.