24 décembre 2010

Date anniversaire

Ca faisait longtemps que je n'avais plus publié un billet...

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C'est étrange. C'est la première fois cette année que j'ai laissé passer la date.
Pas que j'aie complètement oublié, ça, c'est impossible. Je pense tous les jours à toi, et je doute que ça change un jour.
Mais le jour anniversaire, les autres années, il valait mieux ne pas m'approcher. La mélancolie était tellement forte que ma compagnie était insupportable. Incapable de sourire, incapable de tenir une conversation.

Cette année, ça a été différent... C'est ce jour-là qu'on a appris que c'était un garçon.

Au lieu de penser au passé, on s'est tous tournés vers l'avenir. Et ce n'est que le lendemain que j'ai remarqué. La date était passée.
Tu es toujours dans nos cœurs, dans mon cœur. Et la douleur de ta perte brutale le sera toujours également. Mais la nouvelle génération arrive. Si tu avais encore été là, tu aurais été heureux d'apprendre qu'il y a enfin un garçon dans la famille : ton arrière-petit-fils.

Il s'appellera Antoine.

20 décembre 2010

(Dés)attirance physique

Pour la 100ème du jeu d'écriture, voici le thème qui a été donné : soit « Il y a cent ans, en 1910 », soit « Dans cent ans, en 2110 ». De plus, impérativement inclure dans le texte les quatre homonymes de cent suivants : , sans, s'en, sang et sens ou sent (du verbe sentir).

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Sans se soucier des regards acérés sur son physique assez particulier, Sacha décide aujourd'hui, chose rare, de se promener dans la Cité.
Son corps longiligne attire bien sûr les yeux des passants, tous ronds et bedonnants. Cette minceur est depuis longtemps passée de mode, qu'ose Sacha à s'attifer comme ça ? Ç'aurait été trop d'effort que d'utiliser l'illusiomètre, si elle ne sait atteindre le poids idéal grâce à un régime approprié ou une intervention adaptée ?

S'en soucier, Sacha ? Quelle idée. Elle s'en fiche de ces canons de beauté qui vantent ces vêtements super moulants assurant qu'affirmer aussi bien ses formes les rendra séduisantes à souhait.
Sacha, elle ne veut pas de tout cela. On critique son corps et ses manières d'être semblables à celles du siècle dernier. On la traite d'illuminée. Elle se rassure en pensant qu'elle n'est pas influencée par les médias. Les standards ont changé en cent ans. En 2010, toutes les femmes auraient rêvé d'avoir son corps. Elle ne l'a pas demandé, c'est le sien. Elle ne veut pas en changer.
Qui sait si dans cent ans, ou voire avant, les esprits n'auront pas à nouveau décidé que la beauté est la minceur ?

Sent-elle qu'on l'observe ? Se sent-elle en sécurité dans cette Cité qui lui est hostile par son simple physique ?
Sans doute pas. Mais ces caméras l'épient, ces gens suivent tous ses gestes. S'être risquée dehors aura peut-être mené à sa perte. Elle se retourne, sentant que quelque chose ne va pas. Sentiment d'être observée.

Sang. Une piqûre, minuscule au creux de son cou, laisse perler une goutte écarlate, éclat sombre brillant un instant avant de faner sur ses habits. Ça la démange, puis une sensation bizarre l'envahit. Elle se sent glisser dans l'inconscience.

Soudain, deux silhouettes sortent de l'ombre et s'emparent d'elle. Dans cinq ou six semaines, elle réapparaîtra, mais cette fois avec un physique aux normes...