Le texte de cette semaine devait avoir lieu sur une île déserte. Un objet au choix devait être un élément important.
*
Sur la plage, un homme.
Il attend. Regard fixé sur l'horizon, poing serré, il attend. Et espère. Chaque jour un peu moins, chaque jour un peu plus. Tout espoir semble perdu. Alors il se met à croire en l'impossible. Un peu plus fort. Juste pour ne pas admettre la réalité.
Sur l'île, un naufragé.
Son avion s'est abîmé dans les flots. Près de cette île heureusement. Il s'est laissé dériver, se maintenant seulement d'une main à la surface des flots.
Beaucoup ont survécu. Ils sont maintenant certains à l'hôpital, d'autres à l'hôtel. On s'occupe d'eux. Il a refusé de quitter la plage. Malgré le monde, il est seul. Complètement.
Le poing serré, il fixe l'horizon. Il regarde le flux des vagues.
Sur la plage, un désespéré.
Le poing serré, il n'ose pas fermer les yeux. Ou très peu. Il veut la voir lorsqu'elle sortira de l'eau. L'espoir fait vivre dit-on. De temps en temps, on lui amène un sandwich ou un hamburger, qu'il mange de sa main libre.
You need some rest sir
Can I help you?
On lui parle, il n'entend pas. Il est seul. Seul sur cette île, seul au monde.
Sur cette île, il s'est perdu. Il a tout perdu.
Seul, il ne lui reste que ce collier, dans son poing serré. Elle, elle est au fond des flots.
4 juillet 2011
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5 commentaires:
L'attente va être longue.
Seule consolation pour la dame, elle va avoir des poulpes, elle.
Oops, pardon, Chryso. Elle est triste, ton histoire.
Ce poème semble ne pas faire de sens jusqu'à la fin...
...fin où il prend très soudainement un sens inattendu, tragique et intense.
Encore ce talent exceptionnel de Chrysopale qui fait qu'on revient encore et encore aux Eaux pâles!
Poignant, parce qu'il vient rejoindre notre impuissance devant certains événements de notre vie, et notre attachement parfois irrationnel à ce qui n'est plus.
Ou à ce qui n'est qu'intérieur...
Le talent de l'auteur : savoir réveiller ce qu'on avait endormi...
Waou, il est magnifique ton texte !!! Et très poignant !!!
Merci à vous trois...
Castor : c'est toi qui va voir les calamars si tu continues à dire des bêtises :mrgreen:
(oops, c'est déjà fait ^^)
Et bien fait !
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