27 août 2013

Soupçon de parfum

Petit texte que je n'avais jamais publié je crois...

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Je suis allée à la parfumerie aujourd'hui. Celle où tu allais.
Elle est belle et spacieuse, l'air y est respirable, contrairement à beaucoup d'autres.

Je suis restée un moment à attendre avant d'oser rentrer dans la boutique. Qu'il y ait du monde. Qu'on ne me remarque pas.
Je n'avais pas envie qu'on me pose de question. Trop long, trop dur à expliquer. Trop peu compréhensible aussi, je crois.

J'ai vite repéré le parfum souhaité. Le flacon est très reconnaissable, il est très joli en plus. Le verre forme comme un petit nœud au niveau du goulot, c'est vraiment bien fait. Pas étonnant que les parfums soient chers, en plus de ce qu'il y a dedans, on paye le contenant. Ça représente aussi beaucoup de travail.

En parlant de nœud, j'en avais un au creux du ventre, j'avais peur. Je ne voulais surtout pas qu'on me voie faire.
Lorsque je me suis assurée que chacune des vendeuses était occupée à conseiller quelqu'un, et occupée, j'ai pris un de ces petits papiers qui servent à tester. Je n'avais jamais compris à quoi ils servaient avant, je préférais utiliser l'intérieur du poignet pour me faire une idée de l'odeur.
Mais là, c'est différent. J'en ai vaporisé sur la languette et je suis immédiatement repartie, évitant les regards, pour être sûre qu'aucune conseillère ne tente de venir me parler.

Rentrée à la maison, j'ai ouvert mon roman en cours, et j'ai jeté la vieille languette – elle ne sentait plus rien – et y ai placé la nouvelle, en marque-page.
Je pourrai continuer à avoir ton odeur comme ça lorsque je lirai. J'aimais bien quand tu me faisais la lecture, étant petite. Et ce soupçon de parfum me fait parfois penser que tu es encore là, que je peux encore te toucher, te sentir. Même si ce n'est plus vrai.

3 juillet 2013

Et ils vécurent heureux... ou pas - 3


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La princesse et la grenouille

Et la princesse embrassa la grenouille...

La sorcière avait été fourbe, le prince s'en rendit compte. Trop tard. Seul un baiser de la princesse pouvait rompre le charme et rendre son apparence humaine au beau prince. Puisqu'il avait réussi à la convaincre, malgré son dégoût, c'était maintenant chose faite. Elle devait avoir un bien bon cœur pour avoir accepté de le toucher sous cette forme répugnante.

Il se retourna, au comble du bonheur, pour avouer son amour à la princesse et lui demander sa main. Mais elle était étendue au sol, immobile. Oui, la sorcière avait pensé à tout. Même à le transformer en grenouille vénéneuse. Le baiser d'amour s'était révélé mortel pour la jeune princesse...