27 septembre 2010

Moïra

Texte participant au jeu de cette semaine, au double thème : pleine lune et révolte.
Je vous mets le texte avec fin améliorée, pas exactement celui qui a participé donc.


*

Je suis une ombre.

Vous ne me voyez pas, ne m'entendez pas. Invisible.
Dressée depuis ma naissance, un oracle avait prédit mes capacités hors du commun, j'effectue tout le sale boulot pour eux. Aucun indice, aucune trace, à peine le temps de se rendre compte qu'ils sont morts... s'ils s'en rendent comptent. Il y a peut-être un paquet de fantômes par ma faute. Je n'en ai cure, je ne les vois pas plus que vous ne me voyez.

Je suis aveugle.

Jamais je n'ai été découverte. Je les sens venir, bien avant vous. Mes sens en éveil, je me cache. Une pauvre aveugle dans la foule d'inconnus dans la rue. Car il fallait un public pour ces meurtres. Une preuve de leur assassinat.
Mes patrons pouvaient ensuite toucher le pactole. Je n'ai jamais connu les conditions de gains. Seulement celles d'exécution. Et pour celles-là, j'excelle.

Je suis l'Exécutrice.

Mais pas seulement. Un pouvoir ancien coule en moi. Certains disent qu'il s'agit de celui du loup, mais il n'en est rien.
La lune ne m'affecte pas comme eux, mon apparence ne change pas. Aveugle je suis, et toujours je le resterai. Même si je vous vois, je vous sens, vous entends respirer. Je sens la peur, l'espoir en vous. Vos sentiments sont miens.

Je suis Moïra.

Ils m'ont enfermée. Je devenais trop dangereuse, leur échappais. J'ai fini par comprendre. Ce qu'ils voulaient, ce qu'ils demandaient. Une conscience.
Je leur ai dit de ne plus faire appel à moi. Je ne voulais plus avoir les mains tachées de sang innocent. Ce sang dont je ne connais que trop l'odeur. Les odeurs, toutes celles des morts. Toutes différentes.
Je leur ai résisté, mais ils connaissent la moindre de mes faiblesses. Isolée, dans un environnement sec. Sans pouvoirs.

Je suis maîtresse de l'eau.

Ils n'avaient pas prévu. À la pleine lune, mes pouvoirs décuplent. Je m'étais bien gardée de le leur dire.
Ces nuits-là, je peux maîtriser l'eau contenue dans le corps humain. Le sang. Lorsque le garde est passé, je l'ai forcé à m'ouvrir. De lui, il ne reste maintenant qu'un petit tas d'os blanchis, bouillis, et quelques traces au sol. Évaporé.
Pas de preuves. Ils ne me retrouveront pas.

Je suis libre.

*

NB : Moïra existe déjà (sans les pouvoirs sur l'eau), vous risquez de la rencontrer à nouveau lorsque j'arriverai à mettre correctement ses aventures par écrit.

13 septembre 2010

Dans la classe

Thème du JPH : la rentrée.
Une silhouette devait apparaître à une fenêtre.


*

"Tu me fais tourner la tête
Mon manège à moi c'est toi
Je suis toujours à la fête
Lalalalalalala..."


Youpi, septembre est arrivé ! Si si, je le sais, même d'où je suis. J'ai été bien rangée, près de la fenêtre, et j'ai vu la prof passer dans la classe et changer le calendrier.
Ce qui signifie... je vais enfin sortir de là ! Après deux mois d'inactivité, d'immobilité, quel soulagement. Et si je sors de là... je vais LE revoir ! Oh joie !

Qui ça? Mais voyons, c'est évident! Le taille-crayon! Je suis folle de lui, il a un charme... magnétique.
Je sais qu'il fait tourner la tête des autres également, mais j'ose espérer que c'est moi qui ai accroché son regard. Ma belle robe rouge me sied fort bien, et c'est une couleur attirante. Et c'est la couleur de l'amour Pas comme la jaune, là plus loin. Elle a trompé tous ses petits copains, sans exception... Et la verte peut toujours espérer, mais le taille-crayon, il est à moi ! Qu'elle aille tenter sa chance avec le compas.

Aah, les cris des enfants rentrant dans la classe pour la première fois. Mais... que se passe-t-il? Pourquoi nous enferme-t-on?

"Plus de coloriages pour cette année les enfants, vous pouvez ranger vos crayons de couleur et sortir un cahier et un stylo-plume, ça vous sera plus utile."

7 septembre 2010

Après moi...

Poème inspiré par la simple lecture d'une phrase connue :
"Après moi, le déluge".
Mes accès poétiques sont incontrôlables et incompréhensibles. Y a sûrement à améliorer, c'est un premier jet.


*

Il n'est pas dit
Qu'à la fin de ma vie
Les étoiles s'éteindront
Et les planètes tomberont

Je n'ai pas cet orgueil
De croire qu'à ma mort
L'humanité en deuil
Gémira sur son sort

Je le sais, il n'en sera rien
Mais j'ose espérer
Qu'il se trouvera quelqu'un
Pour me pleurer