14 mai 2009

Casse-tête

Des jeux, sur le forum Place des Mots.
3 textes à écrire, en suivant 3 consignes.


*

Le logogriphe
Rédiger un texte de 300 caractères (espace compris) minimum en utilisant uniquement les lettres du mot PRINTEMPS.

Et présent, ne reste rien. Etreintes intimes, pierres serties, terminé. Empreintes méprisées. Prémisses ressenties? Nenni ! Ni intempéries, ni menteries en pire pétrin. Ni tempête ! Empire tempéré. Très épris. Et présent, entièrement piétiné. Empire restreint, n'en reste rien. Repentir insensé.
Péripéties rimées?

*

La revenante
Rédiger un texte de 300 caractères (espace compris) minimum dont chacun des mots contient la lettre E.

Une libellule en ce crépuscule de printemps vole et virevolte gaiement. Elle folâtre, et ne se soucie aucunement de ce félin caché derirère les herbes hautes, regard acéré, babines alléchées.
Accroupissement silencieux, et le prédateur prend élan, saute et croque. Belle libellule, attrapée en pleine innocence de ce funeste malheur. Une vie supplémentaire cruellement écourtée, le destin seul coupable.
Et petit minet, repas bien mérité, chasse maintenant comme ses parents.

*

Texte libre (ou presque)
Rédiger un texte de 3000 caractères (espaces compris) maximum et commençant par la phrase suivante : "Pousse-toi, je ne vois rien !"

"Pousse-toi, je ne vois rien!"
Je croyais être seul. Je me retournai donc vivement, pour me retrouver le nez dans une masse de cheveux hirsutes. L'odeur se dégageant de la personne qui se trouvait là raviva en moi de vifs souvenirs, et je su qui était en face de moi bien avant d'avoir fini mon mouvement de recul pour mieux l'observer.
Son visage, ses traits m'étaient familiers. Je la connaissais. Je l'aimais. Pourtant, il m'était impossible de me souvenir en quelles circonstances nous nous étions auparavant croisés.
Mes yeux rencontrèrent les siens, et nous nous fixâmes ainsi un long moment. Je me perdais dans ses si beaux iris, si étranges aussi. Leur couleur était étonnante, d'un vert tendre et vif, nervuré de traits plus foncés, le tout cerclé d'un fin trait bleu ciel.
Elle sentait mon doute, autant que ma certitude de me rappeler d'elle. Elle me souriait tendrement. Je me surpris à lui rendre son sourire, continuant à l'observer. Ses cheveux étaient aussi étranges que ses yeux. Châtains, aux couleurs changeantes. Je savais qu'il serait doux d'y glisser ma main et de les caresser.
Malgré son apparence, elle n'était pas humaine. Cela se sentait.

Elle se remit à parler.

"Je ne vois rien, que regardes-tu comme ça?"

Sa voix. Ce fut elle qui libéra les derniers verrous de ma mémoire. Sa voix claire et chantante comme le vent qui bruisse dans les feuilles d'un arbre.
Je murmurais :
"Mélide"

Elle me sourit. Un flot de souvenir refluait maintenant. Elle habitait le pommier centenaire du pré tout près de chez moi. J'y avais passé des heures étant enfant, et ensuite adolescent. Ce pommier était mon refuge, ma forteresse. J'aimais m'y rendre lorsque je me sentais mal, ou alors simplement lorsque je voulais être seul. Plus tard, j'y allais également pour la voir. Je me rappelai avec nostalgie notre première rencontre. Un jour, je devais avoir 9 ou 10 ans, où mon père m'avait puni. Je m'y étais réfugié en pleurant et elle m'était apparue, m'avait consolé.
Elle avait ensuite été ma compagne toutes ces années, m'avait vu grandir. Plus tard, nous nous étions aimés. Passionément. Hélas, je dus quitter le domicile familial, à regrets il faut dire. Elle ne pouvait pas s'éloigner de son arbre. Mes sens se souvenaient encore de notre dernière étreinte.

"Que regardes-tu?"

Elle me tira brusquement de mes pensées en répétant à nouveau sa question. Je jetais un oeil vers la minuscule fenêtre par laquelle mon esprit s'était envolé un peu plus tôt. Que regardais-je exactement? Je fis un pas de côté pour lui permettre de voir avec moi. Le paysage avait changé. Un grand pré s'étendait maintenant à perte de vue, avec en son centre, un pommier centenaire. Elle était revenue, à mes côtés.

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