13 mai 2009

Peurs.

Billet...

*

Je viens de l'avoir au téléphone. Je lui ai annoncé, je ne voulais pas qu'elle l'apprenne par quelqu'un d'autre. On a tant partagé ici à deux, je lui devais ça, je me le devais. Depuis ce matin, j'ai une boule au creux de l'estomac, et je sens qu'elle va tout doucement remonter, jusqu'à ce soir, quand on se verra.
Je l'ai eue au téléphone, et j'ai senti sa déception. Elle ne comprend pas. La boule est montée d'un cran. Si elle ne comprend pas, comment cela se passera-t-il avec les autres? Elle ne m'a fait aucun reproche, non, rien, mais elle a écourté la conversation. Deux minutes tout au plus. Elle était pressée, mais ce n'était qu'une excuse.

Et depuis, j'en tremblerais presque. Comment ce sera ce soir? Je n'ai pas tenu, tu es au courant, en gros. Je n'ai pas tenu, c'est trop gros pour moi. Je me vois déjà ce soir, j'imagine le regard que nous échangerons. Tu sais, et ça se verra dans tes yeux. Comme une lueur de complicité, voilée malgré tout par ton incompréhension, peut-être la déception. Je ne t'ai pas encore expliqué, et même lorsque ce sera fait, je ne sais pas si tu comprendras bien. J'imagine ton regard, et je sais qu'à ce moment-là, la boule sera énorme dans ma gorge. J'ai déjà peur.
Je vous quitte. N'allez pas croire, ce n'est pas vraiment de gaieté de cœur, je sens déjà que, tous, vous me manquerez. Énormément. C'est ça qui me fait peur. Et en même temps, il le faut. Je vous quitte, mais je ne vous abandonne pas. Je vais là où on m'envoie, même si on m'y envoie parce que je me suis montrée prête pour. Je vous quitte, parce qu'avec vous, même si je vous aime, je ne peux pas rester.

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