23 mars 2010

Avec ou sans

Deuxième texte non retenu pour Pr'Ose.
Encore une idée qui me trottait dans la tête, merci Emma de m'avoir incitée à les coucher sur papier.


*

C'est drôle... je ne suis pas vraiment étonnée. Un peu comme si je l'avais toujours su, inconsciemment. Sans doute est-ce le cas. Sent-on ces choses-là ?

Certains détails en tout cas m'apparaissent plus clairement.
Adolescente, j'en étais convaincue, sans trop savoir pourquoi. Pourtant, ce n'est pas le genre de sujet auquel on pense à 16 ans et quelques. À cet âge, on a la vie devant soi, on s'amuse. L'avenir, on le garde pour plus tard.
Je m'étais raisonnée à l'époque, ces pensées n'avaient absolument aucun fondement, Il n'y avait aucune raison que je ne sois pas comme tout le monde. Ce n'était qu'une fantaisie de mon esprit, due à une lecture récente.

J'avais donc fait taire cette intuition. Mais un autre point me tracassait, outre mes douleurs, que je croyais normales. Je n'ai jamais réussi à savoir si je voulais avoir un enfant ou pas. Oh, la question était facilement réglée lorsqu'on me la posait. "C'est une décision qui se prend à deux, on verra ça avec le père lorsque je l'aurai trouvé." Facile.
Mais quoi? Je n'avais vraiment pas d'avis? Je connaissais le pour et le contre, bien évidemment. Je sais aussi que voir un bébé, ou un petit enfant, m'a toujours attendrie à un point inimaginable, la tendresse que ces petits êtres éveillent en moi. Heureusement que j'ai pu m'occuper de ma nièce régulièrement. Mais je ne me suis jamais approprié vraiment cette idée.

Tu vois, ce n'est pas grand chose, je sais, mais tout ça fait qu'en quelque sorte, j'étais préparée à l'annonce du médecin ce matin.

Pourtant... si tu savais comme je suis déçue. Avec toi, je m'étais mise à rêver de famille nombreuse...

Je suis désolée. Jamais je ne pourrais t'offrir cette petite fille qui aurait eu mon visage et tes yeux, comme tu l'aurais tant voulu. Jamais je ne pourrai connaître le bonheur de donner la vie. Ça fait mal d'y penser...

Mais, après tout, notre rêve de petite fille pourrait lui se concrétiser. Petite, j'imaginais mes poupées adopter un petit orphelin défavorisé. Ces poupées, ce pourraient être nous...
Après tout, s'il ne nous ressemble pas physiquement, quelle importance ? Nous pourrions l'élever, lui inculquer nos valeurs. Et son caractère serait à notre image, mélange de toi et moi. N'est-ce pas là le plus important ?

Quoi qu'il en soit, j'aimerais te dire à nouveau qu'avec ou sans enfant, il y a une chose que je sais avec certitude : c'est à tes côtés que je veux passer ma vie, et vieillir.

Je t'aime.

1 commentaire:

EmmabOvary a dit…

EmmaBovary: moteur de textes pour auteurs en mal d'inspiration! ;-)