5 novembre 2009

On vit avec.

Encore un petit texte, comme ça. N'hésitez pas à donner votre avis.

*

On n'imagine pas toujours à quel point les gens que nous croisons tous les jours cachent au creux de leur cœur des douleurs indicibles.

Nous les croisons tous les jours, au travail ou au parc où nous allons faire notre footing hebdomadaire. Que ce soit notre collègue de plusieurs années qui est toujours là pour lancer la plaisanterie qui fera rire tout l'open-space ou la caissière du supermarché du coin avec qui nous échangeons quelques mots à force de la croiser à chaque fois que nous faisons les courses.
Nous avons parfois l'impression de les connaître, certains sont même devenus des copains, des amis.
Mais quoi au final? Nous n'échangeons que des banalités, ne savons rien ou presque d'eux. Ils ont l'air heureux, ne semblent pas avoir d'histoire.

Et puis un jour, au cours d'une conversation, une petite phrase est lâchée. Quelques mots, pas plus, vite rattrapés, vite oubliés et la conversation continue. Je n'ai pas entendu la suite de la conversation. Ces quelques mots, simples et sincères, et d'autant plus douloureux, m'ont frappée.
J'ai réalisé que derrière cette personne que je croyais connaître, au moins un peu, ne se cachait pas qu'un collègue de travail, ou un ami avec qui il m'arrive d'aller boire un verre après le boulot avec d'autres.
Derrière cet homme, qui semble si fort, se cache aussi un père qui a souffert.

"Ma fille aurait eu ton âge."

Je ne le connais pas si bien, je ne savais même pas qu'il avait eu une fille. Je ne sais pas ce que peut provoquer la perte d'un enfant, n'en ayant pas moi-même. Je ne peux qu'imaginer. Et même ça me fait mal. Ce doit être une des choses les plus difficiles à vivre.

Alors, quand j'entends ça, je prends conscience. On a beau le savoir, on oublie que chacun d'entre nous porte en lui des douleurs, des cicatrices du passé, qui parfois ont du mal à se refermer.

Alors oui je souffre parfois. Mais lorsque je pense aux autres, qui ont dû faire face à bien pire que moi, je me dis que je n'ai pas le droit de me plaindre.
Ils arrivent encore à sourire. Et je vais continuer de sourire avec eux.

5 commentaires:

Jeffw a dit…

Joli billet d'humeur... Et quelle phrase terrible.
Un texte triste mais qui, sur sa note finale, met quand meme du baume au coeur.

Chrysopale a dit…

Merci Jeffw.

Castor tillon a dit…

J'avais un copain, au boulot, un joyeux boute-en-train, probablement le plus marrant de toute cette boîte.
Un jour, il est monté dans sa voiture, s'est arrosé d'essence et a mis le feu, après la rupture avec sa femme.
On se demande toujours à quel moment notre amitié a failli, pour qu'on ne se rende compte de rien.
Tu as mis le doigt sur quelque chose, qui s'appelle l'empathie.
Pff.
On a encore du boulot...

Chrysopale a dit…

Beaucoup de boulot en effet. Ce sont des petits détails qui n'ont l'air de rien, mais ça me fait toujours froid dans le dos de réfléchir à tout ce que ça implique...

Rosenwok a dit…

Très joli texte. Bien sûr on y pense, mais la vie et le temps passent tellement vite que parfois on l'oublie. Et c'est en regardant à nouveau autour de soi et en prenant le temps qu'on détecte toutes ces choses! Enfin ça c'est pour certaines personnes qui ont une certaine sensibilité comme ça a l'air d'être ton cas. A côté de ça il y a des gens qui ne connaissent même pas ça chez ceux qu'ils considérent comme leurs ami(e)s et là ya du boulot ;)

Je découvre ton blog grâce à un lien sur celui de Maham et j'apprécie beaucoup tes écrits.