17 janvier 2012

Blanche rencontre

Un embouteillage routier devait jouer un rôle important dans le texte...

*

Prenez quelques semaines de froid polaire glaçant le sol et un réchauffement soudain permettant la tombée d'une neige fondante un après-midi à 15 heures, juste avant que les gens ne quittent leur travail.
Il était 17h30, et plus rien ne bougeait. Les températures étaient à nouveau descendues, la neige tenait maintenant, mais elle ne faisait que masquer le verglas qui s'était installé sur les routes.

Des policiers passaient relayer l'information que la radio ne pouvait plus, la tempête empêchant les transmissions. Un camion avait glissé et s'était couché sur le flanc en travers de l'autoroute. Impossibilité totale de passer.

Victor tentait vainement de passer le temps en observant ses voisins d'infortune. À sa gauche, apparemment un haut gradé, à en juger par la voiture de sport, le costume chic et la cravate encore impeccablement nouée en fin de journée. Cela ne l'empêchait pas de tenter de se... gratter le cerveau probablement, à en juger par la profondeur de... Ne souhaitant pas connaître la suite des expéditions spéléo-nasales de Costume-cravate, il tenta un regard sur la droite.

Lorsque sa vision des couleurs fut rétablie, il put découvrir l'origine du choc visuel qu'il venait de recevoir. Un vert pareil, sur une voiture, ce n'était pas banal. Il n'aurait pas été étonné qu'on lui annonce que la voiture était phosphorescente.
À son volant, une jeune femme, cheveux courts en bataille et souriante. Originale, à n'en pas douter. Elle et sa voiture allaient bien ensemble.

Elle ne semblait pas prêter attention au trafic et au chaos ambiant, ni au froid, toute emmitouflée dans une espèce de cape de laine, occupée à ... tricoter?

Il se frotta les mains, il commençait à ne plus les sentir.

C'est là qu'il vit qu'elle l'avait remarqué. Elle lui proposa du thé de son thermos, et il l'invita dans sa voiture. Elle monta, non sans être accompagnée de son sac à ouvrage. C'était du crochet apparemment, une étole chaude pour affronter le froid. Ils parlèrent un moment, elle crochetant et lui l'observant, jusqu'à ce qu'il se mette à frissonner à nouveau.

Emilie - elle lui avait dit son nom - lui proposa de repasser dans sa voiture, elle y avait tout ce qu'il fallait. Il put s'en rendre compte lorsqu'il vit le contenu de la voiture. Elle alla dans le coffre et revint avec un pull supplémentaire pour elle, ce qui lui permit d'utiliser son manteau comme couverture, et une très longue écharpe rayée, qu'elle lui proposa ainsi que la couverture qui se trouvait sur la banquette arrière. Du chocolat et une tasse de thé plus tard, il avait oublié jusqu'au fait qu'il était dans une voiture. Il remarqua un livre entre leurs deux sièges et s'intéressa au titre. Elle lui proposa de le prendre s'il voulait s'occuper.

Ils passèrent comme ça une bonne partie de la nuit, parlèrent longuement et s'endormirent tard. Lorsque le matin, le concert de klaxons leur indiqua que la route allait bientôt se libérer, il eut un pincement au cœur à l'idée de quitter cette jeune femme.

Toujours souriante, elle lui proposa de garder son roman, en souvenir.

Lorsqu'il fut rentré, il regarda le livre qu'elle lui avait laissé. Sur la première page figuraient son adresse et numéro…

6 commentaires:

Castor tillon a dit…

Ben c'est pas à moi que ça arriverait... Moi, j'aurais eu droit au spéléologue.
Bêêêrkeu.
Une relation qui commence par de la complicité et de l'amitié, c'est le top, n'empêche, ça fait rêver. Ça doit être aussi rare que des fraises sur un groseiller.

Chrysopale a dit…

C'est vraiment si rare que ça?
Laisse-moi rêver...

Castor tillon a dit…

On voit que c'est pas toi qui tombes sur les spéléologues !
Non, ce n'est pas si rare, heureusement, je plaisante, comme d'hab.

Coucou ma Chryso ! Et ces photos ? Sont-elles rares, elles aussi ?

Maham a dit…

Castor, j'ai trouvé des framboises sur un groseillier, donc c'est possible

Quoiqu'après réflexion, c'était ptête bien un prunier ....


Sinon Chryso, génial le texte (comme d'hab quoi ^^)

Castor tillon a dit…

Maham, j'aimerais savoir de quoi sont faites tes confitures.
Ou plutôt non, je ne veux pas savoir.

Chrysopale a dit…

Mon Castor... je suis pas sûre que j'oserai goûter ses confitures moi...

J'dis ça, j'dis rien...

(mais oui Maham, je t'aime ^^)