7 octobre 2009

La théorie du chaos.

Ma non-participation (manque de temps et d'énergie) au JPH 71.
Le thème étant la course en sac, à interpréter comme on le désirait. Seule contrainte, les mots course et sac ne pouvaient pas figurer dans le titre.


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A vos marques... prêts... partez !

"Et c'est le coureur n°5 qui prend le meilleur départ, doublant tous ses concurrents... mais il trébuche et c'est la chute !! Le n°3 qui le suivait de peu trébuche sur le n°5 et chute également ! Le n°1 est actuellement en mauvaise posture, il se dirige droit vers la grille, il va trop à droite, attention n°1 ! ..."

Le présentateur a beau hurler ce qu'il veut, Olivier, n°2, ne l'écoute plus. Il se coupe de toute perturbation extérieure, se concentre. Il est passé juste à droite du tas formé par les deux concurrents à terre. Ils ont voulu démarrer trop vite, résultat, ils sont au sol dès le premier obstacle. Vas-y ensuite pour te relever et redémarrer dans le bon sens.
Pour sa part, il a décidé d'y aller lentement, mais sûrement. Un pied devant l'autre, l'avancer tout doucement d'abord, avant de le poser franchement sur le sol et de recommencer l'opération, les bras bien tendus devant lui. C'est qu'on y voit rien, la tête enfermée dans ce sac. Bon, en même temps, c'est fait exprès, c'est le but de l'épreuve, mais l'énervement, la concentration et l'envie de gagner rendent Olivier de mauvaise foi.

"Le coureur n°2 a pris une bonne avance sur ses adversaires et se dirige doucement vers la ligne d'arrivée... mais le n°3 s'est mis à courir ! Mauvaise direction n°3, il va percuter le n°2!..."

Les autres se laissaient guider par la voix du présentateur, Olivier n'y faisait pas attention. Ah. Un poteau... on tâte, doucement, un pas de côté, rester bien droit, face à la ligne d'arrivée. S'il ne tourne qu'un peu, sa trajectoire sera complètement fichue. On continue à avancer.
SHBLAM !
C'était quoi ça? Olivier peste et profère de nombreux jurons envers l'imbécile qui vient de lui foncer dedans. Avec ça, il est bon pour être désorienté ! L'autre se relève et se remet à courir. Technique comme une autre. Il se remet debout, doucement. Le poteau devrait être à sa droite. C'est bon, il y est toujours. Petit regret que l'autre coureur ne l'ai pas embouti au lieu de lui, ç'aurait été plus drôle. On continue à avancer. Un pas en avant. Un autre encore. Personne pour le frôler ou le bousculer. On avance.

"C'est la folie sur la piste, à se demander si l'un des concurrents arrivera un jour à atteindre la ligne d'arrivée... le n°2..."

Ne pas écouter, se concentrer.

Et... victoire ! Son pied touche la bande sur le sol délimitant la piste de course. Il la franchit, il a gagné ! Olivier ne se tient plus de joie, il enlève ce sac noir qui occulte sa vue, tout sourire, et se prépare à recevoir les acclamations du public. Mais lorsqu'il se tourne vers les gradins, il ne découvre que des doigts pointés vers lui et des faces hilares. Perplexe, il se retourne... il vient de franchir la ligne de départ ! Sa chute un peu plus tôt lui avait fait faire demi-tour. Olivier enrage.
Les autres concurrents n'en mènent pas plus large, l'un d'eux a fini par se cogner au poteau et s'assommer...

"C'est la pagaille sur le terrain... quelqu'un arrivera-t-il un jour à franchir ces 50 mètres?"

Quelques jours plus tard, dans un bureau.

"Bon... je pense qu'on va abandonner cette épreuve pour les Intervilles... 5h qu'il a fallu pour qu'il y en ait un qui franchisse la ligne! On ne peut pas se permettre ça..."

2 commentaires:

diomedea a dit…

oh j'y ai vraiment cru, jusqu'au bout, pauvre n°2 :-s la toute dernière phrase, dans le bureau, n'est même pas nécessaire mais j'ai bien rigolé :-)

Zara C a dit…

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